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Le Bestiaire de Haguenau

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Le sanglier du Parc.Les représentations du monde animal sont présentes à Haguenau depuis près de quinze siècles. On en trouve partout depuis les Celtes qui peuplaient la forêt dans les tertres funéraires, sur les bâtiments et les monuments, dans les vitraux des lieux de cultes et les musées, sur les enseignes, dans l'héraldique, sur des monnaies, des gravures anciennes, des souvenirs militaires et des ex-voto, en décoration et dans les noms de lieux-dits ou des patronymes.

LES BESTIAIRES.

 Les églises et les cathédrales médiévales sont décorées de toutes sortes de monstres mi-homme, mi-animal, issus de l'imaginaire, témoins des croyances et des pensées de l'époque de leur construction. Ces créatures fantastiques ou symboliques sont inspirées à la fois du vieux fond païen, de l'antiquité, de la mythologie celtique et de la bible. Pour saint Augustin, l'important est de méditer leur signification et non d'en discuter l'authenticité.Les pèlerins en Terre Sainte, au retour de la première croisade vers 1095, rapportent d'Orient des soieries musulmanes converties en suaires, dont les motifs animaliers (griffons ou éléphants) se retrouvent dans la sculpture des églises.Dès le XIe siècle, ces créatures perdent leur sens profond, mais elles restent gravées dans la mémoire collective pour leur fonction protectrice ou menaçante. La survivance de ces croyances se limite alors à la peur des reptiles et des monstres marins ; Serpent de Mer est encore une expression courante aujourd'hui.Le premier bestiaire, le Physiologos ou Naturaliste, est un texte grec rédigé en Egypte au IIe siècle par un auteur inconnu. Traduit en latin au IVe siècle et complété, il réapparaît en Angleterre puis se répand dans le Nord de la France. Le plus ancien connu de langue française est celui du poète anglo-normand Philippe de Thaon, écrit vers 1125.A ce moment apparaît un genre littéraire nouveau qui connaît une grande vogue dans toute l'Europe : les recueils d'images inventoriant des animaux réels ou imaginaires, magnifiés par les poètes et les peintres, appelés aussi livres des natures des animaux. Ils servaient à illustrer les sermons et enseigner une morale chrétienne simple en prêtant aux animaux des personnalités et des sentiments comparables à ceux des hommes. En relation avec leur fonction ou leur histoire personnelle, certains animaux servent d'attribut aux saints et permettent les identifier.Abandonné à la Renaissance, le monde fantastique des animaux est repris momentanément au XVIIe siècle en littérature par Jean de La Fontaine, puis réapparaît à la fin du XIXe siècle dans l'architecture néogothique.Le premier essor de Haguenau se situe à l'époque de l'épanouissement de l'art roman, particulièrement riche en créations fantastiques. Malheureusement, peu de témoins de ce monde médiéval fabuleux ont survécu à la destruction de la ville en 1677 ; il ne reste que quelques pierres de l'ancien château impérial exposées au Musée Historique, les deux églises paroissiales et les vestiges des murailles de l'époque précédente.Les représentations du monde animal sont cependant présentes à Haguenau depuis près de quinze siècles. On en trouve partout depuis les Celtes qui peuplaient la forêt dans les tertres funéraires, sur les bâtiments et les monuments, dans les vitraux des lieux de cultes et les musées, sur les enseignes, dans l'héraldique, sur des monnaies, des gravures anciennes, des souvenirs militaires et des ex-voto, en décoration et dans les noms de lieux-dits ou des patronymes. En définitive, et malgré les destructions des guerres et les ravages de l'urbanisation, le bestiaire de Haguenau est très riche par sa diversité et son étendue dans le temps.La signification symbolique d'un animal donné varie selon l'époque et la civilisation concernée; celle qui a été retenue dans ce texte est celle qui se rapproche le plus de la culture régionale.

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