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Le Musée Georges de La Tour à Vic-sur-Seille

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Le Musée Départemental Georges de La Tour, à Vic-sur Seille, a ouvert ses portes le 14 juin 2003. Il offre un panorama éclectique de la peinture du XVIIe au XIXe s. et reprend l'ancienne collection de l'Hôtel de la Monnaie1.

Une découverte exceptionnelle

En 1993, lors d'une vente de succession à Drouot, une toile non attribuée attire l'attention des experts. Après étude, le tableau est attribué à Georges de La Tour. L'Etat en interdit la sortie du territoire, fait valoir son droit de préemption, et le Louvre propose au département de la Moselle de l'acquérir. Le Ministère de la Culture et la région Lorraine participent largement à l'achat. Le Conseil Général de la Moselle acquiert le tableau en 1994. Le cabinet Vincent Brossy fut ensuite chargé de la rénovation. Une salle du musée

Le musée de l'Hôtel de la Monnaie, à Vic-sur-Seille, devait accueillir ce chef-d'œuvre. Mais, à la suite d'une donation de 80 tableaux et de nouvelles acquisitions, Le Conseil Général de la Moselle préfère réaménager un immeuble du XVIIIe s. On ajoute une élévation et un sous-sol, tout en conservant l'ordonnance des fenêtres de façade. Sous l'œil bienveillant d'un St Christophe du XVIIIe, l'escalier latéral dessert les étages. Ils sont divisés en petits cabinets de peinture et en couloirs ouverts sur le patio central et donnent l'impression d'un espace plus vaste qu'il n'est réellement. La verrière du toit diffuse un éclairage naturel et doux. Les couleurs mettent les tableaux en valeur sans les étouffer. Le visiteur s'engage ainsi dans une promenade délicate et gourmande, au fil d'une collection d'amateur d'art.

Le grand escalier et le Saint Christophe.

G. de La Tour, Saint Jean-Baptiste dans le désert.

Georges de La Tour (1593-1652) est né à Vic-sur-Seille, alors capitale administrative de l'Evêché de Metz. Il est le plus important peintre lorrain du XVIIe s. Après une formation à Nancy, complétée à Paris ou en Italie, il ouvre un atelier très actif à Lunéville. En 1639, il est au service de Louis XIII et se rend à la capitale. Il retourne ensuite à Lunéville poursuivre une carrière florissante. Sa production fut sans doute considérable, mais elle se réduit aujourd'hui à une quarantaine de tableaux. Après sa mort, en effet, sa peinture tomba peu à peu dans l'oubli. Elle ne fut redécouverte qu'au début du XXe s.

Georges de La Tour poursuivit le travail du Caravage sur l'ombre et la lumière et influença fortement Rembrandt. Le Saint Jean-Baptiste dans le désert acquis par le Conseil Général de la Moselle est une de ses œuvres majeures. Jean-Baptiste y est représenté sous les traits d'un adolescent ; appuyé sur une longue croix de bois, il donne à manger à son agneau dans la pénombre d'un rocher. La source lumineuse, extérieure au tableau, donne sa puissance au tableau. Il s'agit d'une des dernières toiles du peintre, des années 1650-1652. Pour l'inauguration, un collectionneur d'Allemagne a prêté une autre toile du maître, la Jeune fille à la braisière, qui sera exposée pendant toute la saison face au Saint-Jean Baptiste.

  • 1. Musée Départemental Georges de La Tour, Place Jeanne d'Arc, 57 Vic-sur-Seille. Tél. : 03 87 05 98 30. Ouverture : de 9 h 30 à 12 h et de 14 h à 19 h (fermeture à 18 h d'octobre à mars).Le Musée propose deux catalogues. L'un reprend l'histoire de Vic-sur-Seille et des évêques de Metz, tout en présentant les collections de l'ancien musée. L'autre étudie toutes les peintures exposées.

Référence à citer

Marc Heilig, Le Musée Georges de La Tour à Vic-sur-Seille, archeographe, 2004. http://www.archeographe.net/Le-Musee-Georges-de-La-Tour-a-Vic