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Stèles plaques

Ces stèles plaques constituent une particularité fort intéressante du Musée de Saverne. Elles datent du IIe-IIIe s. La plupart ont été retrouvées en remploi dans le mur d'enceinte gallo-romain. Elles sont tripartites : la base est travaillée grossièrement car elle était fichée en terre ; le centre est occupé par l'inscription ; la partie supérieure est ornée et utilise un répertoire commun de triangles (un triangle équilatéral central, pointe en haut, qui fait office de fronton, et un triangle rectangle, pointe en bas, de chaque côté), de rosaces plus ou moins élaborées, de croissants de lune.... Beaucoup sont des monuments funéraires familiaux et comportent plusieurs inscriptions. Celles-ci sont souvent de piètre qualité, mais certaines surprennent par leur exécution soignée.

Stèle de CoberatusDe Saverne, Collège Poincaré. Grès. La partie supérieure est divisée en trois par un triangle central avec rosace et palme. Une rosace orne chacun des triangles extérieurs. Au milieu de la stèle est gravée l'inscription très irrégulière :
D M
COBERATVS
MAX(I)MINI
(FI)LIVS
CORMIIN VSLM
POSIT.

Stèle de Festius Victor

Esp 5890. Découverte en 1916 dans les substructions de l'enceinte romaine contiguë au jardin du presbytère. Hteur : 1,14 m ; lgeur : 0,75 m. Elle est ornée dans sa partie supérieure d'un triangle central avec rosace ; une rosace dans chacun des triangles extérieurs. En dessous, la stèle porte une belle inscription :
D M
FESTIO VICTORI
DURRA FIL
F C
Stèle de Magiorigius

Esp 5710. La stèle fut découverte en 1868 dans un cimetière mérovingien de Durstel, au lieu-dit Lupberg. Grès rouge. Hteur : 1,74 m ; lgeur : 0,67 m. Sur la partie supérieure, un triangle central orné d'un croissant de lune ; un croissant de lune figure dans chacun des triangles extérieurs. Au dessous, dans un cadre mouluré, l'inscription :
D M
MAGIORIGI
NATALIS FILIO.

En haut à gauche :
D M
CARAISIOVN
CORNILIFIL
P
En haut à droite :
D M
GAIACROBIFIL
FLI C P
En bas à gauche :
D M
CARASVSCARA
DDOVNIIFIL
En bas à droite :
D M
CARASIVSCARA
DOVN FILEsp 5688. Découverte en 1908 à Saverne, rue de Paris, dans le mur d'enceinte gallo-romain. Grès rouge. Hteur : 1,40 m ; lgeur : 0, 90 m. IIIe s. La stèle est incomplète en bas. Le champ médian est divisé en quatre carrés pour des inscriptions séparées. La partie supérieure comprend deux carrés coupés par des diagonales qui délimitent des triangles. Dans chacun d'eux, une rosace incisée d'une croix.
Les inscriptions sont très irrégulières et parfois peu lisibles1.

Stèle familiale

Esp 5717. Trouvée en plusieurs fragments en 1908 à Saverne, rue de Paris, dans la porte de l'enceinte gallo-romaine. Grès rouge. Hteur : 1,45 m ; lgeur : 0,95 m. La partie supérieure de la stèle est ornée de triangles qui enferment chacun une rosace. La partie médiane du monument comprend deux inscriptions. A gauche :
D M
(D)ONNVS
OMARI
FILI
A droite :
D M
CARRO

Stèle de Cossianus

Esp 5712. Découverte en deux fragments à Saverne, rue de Paris, dans le mur d'enceinte gallo-romain. Grès rouge. Hteur : 1,30 m ; lgeur : 0,65 m. La partie supérieure est ornée d'un triangle central. Une rosace à bouton médian dans chacun des trois triangles. En dessous figure l'inscription :
D M
COSSIANO
COSSIFILI

Stèle de Cantognatus

Esp 5694. Découverte en plusieurs fragments à Saverne, rue de Paris, dans le mur d'enceinte gallo-romain. Grès rouge. Hteur : 1,87 m ; lgeur : 0,74 m. La partie supérieure est ornée de deux frontons superposés, avec une rosace à feuilles dans chacun des triangles. Au centre de la stèle, dans un cadre mouluré, l'inscription :
D M
CANTOGNATO
MAINI FILIO
(H)EREDESPONEND(VM)
CVRAVERV(N)T

Stèle découverte à Saverne en 1932, dans la cour du lycée. Grès rouge. La base est incomplète. Sur la partie supérieure, le décor est formé par des triangles et par des rosaces à feuilles dans chacun d'eux2. En dessous, l'inscription :
D M
M VIRIO PATR
NO SEXTI FILII
EIVS P C

Stèle de Maiorus

Esp 5705. Stèle rectangulaire en plusieurs fragments. Provenance inconnue. Grès rouge. Hteur : 1,20 m ; lgeur : 0,71 m. Le décor de la partie supérieure est composé de six rosaces à croix centrale. Elles sont gravées dans la pierre et l'on remarquera l'absence de triangles. Ce ne sont pas les seules particularités de ce monument. L'inscription, incomplète, irrégulière et peu compréhensible, évoque en toutes lettres les Mânes du mort :
DIS MANIBV(S)
(M)AIORI CCCII
AP

Stèle de Caratus

De la forêt de Walscheid. Grès. La partie supérieure est malheureusement incomplète. Son décor, différent des autres stèles, se rapprochait peut-être de celui du monument suivant. L'inscription est placée dans un cartouche :
CARATI
GALLI NI.
Stèle de Mainnus

L'inscription :
D M
MAINNI
C NATILLI F
GNATVS NEPOS
FECIT
DESVO3Découverte près de Durstel, au lieu-dit Lupberg4. Grès. Fin IIe-déb. IIIe s. La partie supérieure est abîmée, mais permet malgré tout de reconnaître le décor. Un triangle très plat, orné de deux rosaces et d'un croissant de lune ; aux angles de la stèle, un rouleau5.
Stèle de Matrainnonus

Stèle incomplète. Grès. Décor supérieur à triangles et rosaces. Inscription :
D M
MATRAINNONI
MAINVS ET M
ARVLLINVS FILI
EIVS P C

Stèle de Mamertina

Stèle bipartite. Grès rouge. La base est échancrée en son milieu par une petite niche. La table de la partie supérieure est ornée de deux rouleaux aplatis et de deux serpents sur l'arête. Au centre de la stèle figure l'inscription, dans un cartouche mouluré :
D M
MEMORI(AE)
MAMERTIN(AE)
SENET FILI(A).
Fragment de stèle

Grès. Seule subsiste la partie supérieure. Elle est ornée d'un Amour ailé, de part et d'autre duquel sont gravées les deux lettres de la première ligne. L'inscription est incomplète, mais de bonne qualité :
D M
(...) APORIGILOCV (...)
(...) VILLAFILEIVS (...) .

  • 1. Nous reprenons la lecture que donnent Flotté et Fuchs, qui semble plus proche de la réalité que celle qui fut retracée en rouge sur la stèle.Cf. Cf. FLOTTE (Pascal) et FUCHS (Matthieu), Le Bas-Rhin, t.1, Carte Archéologique de la Gaule, 2000, p. 572.
  • 2. On retrouve ce même décor sur plusieurs stèles du musée.
  • 3. A la troisième ligne, on pourrait lire aussi : GNATILLI.
  • 4. Selon Flotté et Fuchs, la stèle provient du Collège Poincaré à Saverne. Cf. FLOTTE (Pascal) et FUCHS (Matthieu), Le Bas-Rhin, t.1, Carte Archéologique de la Gaule, 2000, p. 569.
  • 5. Celui de droite a disparu.

Référence à citer

Marc Heilig, Le Musée Archéologique de Saverne, archeographe, 2004. http://www.archeographe.net/Le-Musee-Archeologique-de-Saverne