Les étymologistes.

Les étymologistes, en cherchant bien, ont trouvé d'autres explications. Le nom de la tribu gauloise des Médiomatriques, Mediomatrici (Medio-matr-i-ci), désignerait ceux qui habitent au milieu ou des deux côtés de la Madra, la région de la Moder, et qui prirent par la suite Matir (Metz) pour capitale. D'autres s'attachent au dieu Medru, que vénéraient les Gallo-romains. On le trouve au Musée Historique de Haguenau sur une stèle trouvée à Gunstett. Le dieu est représenté avec une lance en compagnie d'un taureau1. Medru est le Mars indigène Medurinus, bien connu depuis la Grande Bretagne jusqu'à Rome. Il porte la lance, et l'on sait que, chez les Celtes, le taureau représente non seulement la fougue indomptable et la force créatrice, mais surtout la souveraineté guerrière. 

Par ailleurs, on sait combien les crues de la Moder étaient violentes. On pourrait chercher là l'origine du nom de la rivière2.

Ces hypothèses doivent être abandonnées comme d'amusantes et plaisantes constructions de l'esprit. Metz est trop loin de la Moder, Moder, la rivière, est du genre féminin et Medru une divinité masculine3, et si l'on avait voulu donner un nom latin qui atteste le caractère violent de la rivière, il aurait le suffixe ino (du latin invo).

• 1. Le Musée Archéologique de Strasbourg présente une stèle de Médru trouvée à Marienthal. Elle est fort semblable à celle de Haguenau mais porte une inscription sur le bandeau supérieur.
• 2. Dans le Jura, une autre rivière porte ce nom : la « Furieuse ».
• 3. Bernard Normand, La civilisation celtique entre Vosges et Forêt-Noire. VIIIe- Ve s. av. J.-C., 1998.