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Le commun des mortels.

La Moder à Haguenau.Celui qui cherche dans les anciens dictionnaires1 trouvera une traduction du mot allemand Moder qu'il admettra sans hésiter en se fiant à son nez. Le terme signifie limon, bourbe ou pourriture et, en annexe, une autre définition s'y rapporte : Modergeruch, pour une odeur cadavéreuse. En poussant l'étude étymologique, on trouverait, peut être, que Modergeruch a son origine dans notre modeste Moder. Ce ne serait pas surprenant car le château de Barberousse, sur une île de la Moder, fut à une époque le centre de l'Empire.

A chacun son explication, mais, s'il faut faire un choix, nous opterons pour la plus poétique de toutes, celle de la déesse de la fécondité, bien qu'aujourd'hui, à cause de la pollution, la Moder ait perdu ses qualités bienfaisantes.  Qu'en est-il aujourd'hui de l'aspect sacré que les Celtes voyaient dans la Moder ? Domptée, canalisée, rectifiée, comblée partiellement et corsetée dans un tunnel sous Haguenau, la rivière ne ressemble plus en rien à ce qu'elle a été. Cependant, Saint Jean Népomucène, le protecteur des ponts, veille toujours sur elle discrètement près de la Porte de Wissembourg à Haguenau. Saint Jean Népomucène à Haguenau.

  • 1. Sachs-Villatte Handausgabe-1921.

Référence à citer

André Wagner, D'où vient le nom de la Moder ?, archeographe, 2007. https://www.archeographe.net/D-ou-vient-le-nom-de-la-Moder