Le second Poilu de Bouchard

A l’issue de la Deuxième Guerre Mondiale, la ville avait donc perdu son Poilu. Le Souvenir Français souhaitait un nouveau monument mais on se contenta d’abord d’une simple stèle, qui fut posée le 11 novembre 1945. Plus tard, l’association s’adressa de nouveau à Henri Bouchard. Cette requête apparut peut-être à celui-ci comme la juste réparation du tort qui lui avait été fait jadis… Il proposa la statue qu’il avait conçue en 1937 pour le cimetière de Passy, un projet qui n’avait pas vu le jour à cause de la guerre. Le Souvenir Français accepta, mais pour une œuvre de plus grande taille1. Après une nouvelle souscription, le Poilu Libérateur de Bouchard fut coulé par le fondeur Hohvwiller et inauguré avec faste le 14 mars 1956, en présence du Maréchal Juin et de troupes importantes2.

C’est le Poilu que nous connaissons. Il ne ressemble pas à la statue de plâtre façonnée par Bouchard en 1919. Cela s’explique en partie par l’évolution du style et des conceptions politiques du temps. Ce poilu a l’apparence d’un homme mûr et déterminé ; on sent sur son visage, barré d’une forte moustache, les épreuves de la guerre, mais aussi la paix qu’apporte enfin la victoire. Il se dresse désormais à même le sol. C’est une statue puissante qui ne saurait laisser indifférent. Solidement campé face au Mont Saint Quentin, le Poilu veille… avec la force et la sérénité du bronze, pourrait-on dire.

Illustrations :

- Le second Poilu de Bouchard. Photo Marc Heilig

- Le second Poilu de Bouchard. Photo Marc Heilig

- Le second Poilu de Bouchard. Photo Marc Heilig

- Le second Poilu de Bouchard. Détail du visage. Photo Marc Heilig

- Le second Poilu de Bouchard. Détail des armes. Photo Marc Heilig

- Le second Poilu de Bouchard. La signature du sculpteur. Photo Marc Heilig

- Le Poilu veille… Photo Marc Heilig

- Le Poilu dans la perspective de l’Esplanade. Photo Marc Heilig

• 1. Le second Poilu de Henri Bouchard fait 3m de haut.
• 2. La maquette en ciment-pierre de cette statue fut offerte par le Souvenir Français à la ville de Maizières-lès-Metz en reconnaissance de son sacrifice : en effet, elle avait été détruite en novembre 1944 pour la libération de Metz. Le monument fut inauguré le 9 septembre 1973 par le Premier Ministre Pierre Messmer.