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Mobilier

La statue de saint Privat, aujourd'hui dans l'église St-Joseph à Montigny.Le mobilier de l'église Saint-Privat a été en grande partie transporté à l'église de Montigny. Laissons la parole à Albert Bosch1. « Nous possédons (...) des reliques de saint Privat, évêque de Mende (Lozère), remises à la paroisse (Saint-Joseph) lors de la démolition de l'église route d'Augny en 1810. Un autel latéral dans l'église du Centre (l'église Saint-Joseph) lui est dédié. On y voit la statue d'un évêque en grand ornement, la main droite appuyée sur un objet qui ressemble assez à un parapluie, une ombrelle ou un petit dais que l'on porte au-dessus de l'ostensoir pour les processions à l'intérieur de l'église. Cette statue fut trouvée dans une maison de la rue Guynemer (autrefois rue de la Fontaine) et attribuée au pieux évêque. Quelle est la signification de ce singulier emblème ? On a représenté saint Privat au moment où il est assommé par les païens, mais pas, autant que je sache, avec un appareil protecteur contre soleil ou pluie. Dans ces conditions, la statue représenterait-elle réellement saint Privat ? »  Maujean complète2 : « On voit dans l'église actuelle de Montigny, sur l'autel latéral de droite, une statue de Saint-Privat, portant les attributs épiscopaux et, dans la main gauche, un objet singulier ressemblant à un grand parasol. Ce serait, dit-on, un ancien dais, sous lequel marchaient les évêques au IIIe siècle, époque à laquelle fut martyrisé le saint évêque de Mende.
Lorsque la statue, assez mal en point, fut donnée à l'église, après avoir décoré pendant de longues années une niche d'une maison de la rue Guynemer, on s'aperçut qu'elle avait été couverte d'un enduit de plâtre qui la déformait complètement, jusqu'à en faire un moine bénédictin. On gratta soigneusement cette gangue et on vit apparaître un nouveau personnage représentant le saint patron de la paroisse avec ses attributs pontificaux et son parasol.
Cette statue, d'une haute valeur artistique et très ancienne, fait l'admiration de tous.Le crucifix, aujourd'hui dans l'église St Joseph de Montigny.
Pour éviter un contraste trop violent avec l'autel tout bariolé sur lequel on voulait l'asseoir, on l'a malheureusement couverte de dorure et de couleurs criardes. Aujourd'hui, le visiteur non prévenu pourra la confondre avec les autres saints et saintes, fabriqués en série, qui peuplent l'église. »  L'église comprenait aussi un crucifix. Il apparaît sur les dessins de Dumoulin. Lui aussi fut transporté dans l'église de Montigny. « Au mur de l'église, à droite de l'autel de saint Privat, nous avions avant la guerre un grand crucifix de bois, style XIIe ou XIIIe siècle, provenant de l'église Saint-Privat ; on n'en voit plus que les contours au mur, l'objet lui-même figure comme pièce de valeur d'art religieux au musée de l'Évêché » dit Albert Bosch3, qui rectifie rapidement4 : « Rectificatif : l'ancien crucifix de Saint Privat se trouve non pas au musée de l'Évêché, mais dans la sacristie de Montigny. » Actuellement, la croix n'existe plus ; seul le Christ est encore visible dans la petite chapelle rue du Chanoine Philippe Chatelin.

Le mobilier de l'église ne se limitait sans doute pas à cela. Maujean5 rapporte que « l'aimable Mme Ulmor (...) nous a dit avoir vu chez ses parents, habitant comme elle l'ancien presbytère, un relief en bois représentant les douze apôtres, et un crucifix ancien, qui ont été transportés à l'église ou au presbytère de Montigny. » A cela, il faut ajouter les bancs, chaire, chandeliers, linge d'église... et trois autels. L'autel principal était, comme le plan de 1750 l'indique, établi à l'entrée de l'abside ; les deux autels secondaires se trouvaient au fond des bas côtés. Plan de l'aménagement actuel.

Pour conclure, citons un extrait du devoir concernant la chapelle Saint-Privat qu'on réalisé deux étudiantes avec leurs professeurs de l'École Supérieure des Beaux-Arts de Metz. Il est dangereux d'accorder une place forte à sa propre époque. On ne réalise peut-être plus l'importance de ce qui a été détruit. Nous avons toujours estimé que le passé n'était pas une chose morte mais quelque chose qui se projette dans l'avenir. Le lieu sur lequel nous avons jeté notre dévolu a été tantôt un lieu de culte, de sépulture et d'habitation. C'est cette charge de mémoire et d'émotion qui nous a attiré vers lui.

L'église en fin de travaux de restauration.

  • 1. Albert BOSCH, Causeries sur le passé de Montigny-lès-Metz, p. 33, Vingtième causerie.
  • 2. Cf MAUJEAN Léon, La Lorraine historique, Notice de Montigny-lès-Metz, vers 1930, p. 45.
  • 3. Albert BOSCH, Causeries sur le passé de Montigny-lès-Metz, p. 33, Vingtième causerie.
  • 4. Albert BOSCH, Causeries sur le passé de Montigny-lès-Metz, p. 36, Vingtième et unième causerie.
  • 5. Cf MAUJEAN Léon, La Lorraine historique, Notice de Montigny-lès-Metz, vers 1930, p. 45.