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La collégiale St Étienne

Notre parcours commence à la collégiale St Étienne1. Ce bel édifice gothique en grès fut construit par l’évêque de Metz Jacques de Lorraine lorsqu’il fonda, en 1254, un chapitre général à Hombourg. Celui-ci, composé de treize chanoines, avait la charge de nommer le vicaire de la paroisse2.

 

Un grand escalier, en haut de la rue, permet de gagner le parvis de l’église, qui se dresse à l’extrémité du plateau. La façade présente un portail à deux entrées, que surmonte un grand arc brisé. Au dessus, la grande fenêtre de style rayonnant correspond à la tribune intérieure. Une tour d’un étage, percée d’une petite fenêtre, complète l’ensemble.

 

L’intérieur se compose d’une nef de trois travées avec bas-côtés de part et d’autre, d’un transept peu saillant et d’un chœur de deux travées que termine une abside à trois pans. La première travée de la nef sert de porche, au dessous de la tribune et de la tour.

 

La nef a deux étages, rythmés par de grandes arcades en plein cintre qui reposent sur des piles circulaires à quatre colonnettes ; une moulure souligne la naissance du mur. Celui-ci, contrairement à ce qu’on pourrait attendre, ne participe guère à l’éclairage naturel du vaisseau : il ne laisse entrer la lumière que par une seule fenêtre par travée. C’est une particularité qu’on retrouve aux bas-côtés.

 

Les voûtes de la croisée du transept et du chœur sont plus hautes que celles de la nef. Cette partie de l’église bénéficie de baies particulièrement soignées : vastes fenêtres à quatre lancettes et trois rosaces pour les bras du transept, et trois fenêtres, une pour chaque pan de l’abside, à deux lancettes et une rosace pour le chœur. Il semble qu’on ait repris le bâtiment, plus ancien, auquel appartiendrait encore la nef actuelle. Par ses fenêtres, dont la petite taille rend la surface des murs plus sensible encore, elle contraste en effet fortement avec la légèreté et la luminosité du transept et du chœur. Cette hypothèse pourrait se trouver corroborée par le jeu des contre-poussées : à l’extérieur, les bas-côtés ont de puissants contreforts mais rien ne renforce le vaisseau de la nef, peut-être parce que l’on a pensé que des murs aussi massifs devaient suffire. Ce remaniement aurait débuté par le chœur et se serait poursuivi durant le XIVe s.3.

 

En 1632, un incendie endommagea le bas-côté nord. On procéda rapidement aux travaux de réparation. D’autres encore eurent lieu au XVIIIe s. Durant la Révolution, des villageois achetèrent l’église et la protégèrent ainsi d’éventuelles déprédations4.

 

Les pierres du mur extérieur, notamment au transept sud, conservent des marques de pinces de levage et d'outils de finition du parement. Par ailleurs, on peut voir, au même endroit et près de la porte d'entrée gauche, les stigmates d'une pratique assez fréquente : de longues stries témoignent que l'on affûtait la lame d'outils agricoles sur le grès.

 

Le long du côté sud de l'édifice ont été rassemblées quelques pierres tombales anciennes. Celle de Catherine Neubecker est remarquable car la date du décès y est inscrite selon le calendrier révolutionnaire : (…) Germinal An XIII, ce qui correspond à mars-avril 1805.

 



  • 1. Se garer sur le parking en face du cimetière qui se trouve derrière la collégiale.
  • 2. Cf. M. C. BURNAND, Lorraine gothique, Picard, 1989, p. 124-127.
  • 3. On sait que plusieurs évêque des cette période ont accordé des indulgences pour des dons en faveur de ces travaux.
  • 4. Le chapitre avait été supprimé en 1743 et remplacé par l’installation des Récollets.